Actuellement, ces étendues arborescentes forment encore une ceinture presque ininterrompue au Nord et à l'Est. très facile à suivre à l'Ouest et au Sud, du moins en ce qui concerne le Grand Perche. Avant la construction de routes par les grands voyers de la monarchie, et l'aménagement des forêts pour les chasses (étoiles et layons) c'était une véritable frontière naturelle. De nos jours, elle constitue encore un contraste brutal avec tous les pays voisins , le voyageur qui arrive des plateaux découverts de Beauce ou de Basse-Normandie, des campagnes mancelles, alençonnaises ou d'Argentan est frappé de se trouver d'un coup en face d'une nature toute différente : relief plus accidenté, descentes et montées très fréquentes sur les routes, tournants plus brusques qu'il ne paraît . beaucoup d'arbres, une multitude de haies et de nombreuses rangées de pommiers semblent laisser peu de place aux cultures , dans ce pays très vert, des toits de termes dispersées se découvrent un peu partout, avec çà et là un clocher pointu en ardoise qui règne sur un tout petit nombre de maisons. Ce n'est pas du tout une campagne, c'est un bocage.
C'est pourquoi le Perche a gardé un souvenir très vivace de son originalité. La Constituante en a mis le morceaux dans quatre départements : Orne et Eure-et Loir principalement, mais aussi Sarthe et Loir-et-Cher.
Cependant, surtout depuis le XIXe siècle, les habitants du Perche ne veulent pas se dire normands (Alain, le philosophe né à Mortagne, disait : "pas plus que Manceaux, Beaucerons et Dunois").