Le Perche
Introduction

a notion de forêt permet d'assigner des limites géographiques au Perche. Si, à des origines très lointaines, elle le couvrait entièrement, à l'époque gallo-romaine. elle comportait dans son intérieur de nombreuses clairières : tous les lieux-dits qui se terminent en y, i, é ou ai, transmettent jusqu'à aujourd'hui les noms de grands propriétaire ; ainsi Screniacum, domaine de Screnus, est devenu Sérigny. On peut être certain que beaucoup d'autres ont pris le nom d'un saint au Moyen-Age. La forêt a certainement regagné après les invasions qui détruisirent l'Empire Romain et surtout pendant les ravages dûs aux incursions normandes du Xe siècle. Puis le défrichement a repris. Malgré cela, on voit que sur la carte les taches vertus sont fort nombreuses : forêts de Bellême, du Perche, de Réno, et bien d'autres, sans oublier une multitude du bois privés.

 

Actuellement, ces étendues arborescentes forment encore une ceinture presque ininterrompue au Nord et à l'Est. très facile à suivre à l'Ouest et au Sud, du moins en ce qui concerne le Grand Perche. Avant la construction de routes par les grands voyers de la monarchie, et l'aménagement des forêts pour les chasses (étoiles et layons) c'était une véritable frontière naturelle. De nos jours, elle constitue encore un contraste brutal avec tous les pays voisins , le voyageur qui arrive des plateaux découverts de Beauce ou de Basse-Normandie, des campagnes mancelles, alençonnaises ou d'Argentan est frappé de se trouver d'un coup en face d'une nature toute différente : relief plus accidenté, descentes et montées très fréquentes sur les routes, tournants plus brusques qu'il ne paraît . beaucoup d'arbres, une multitude de haies et de nombreuses rangées de pommiers semblent laisser peu de place aux cultures , dans ce pays très vert, des toits de termes dispersées se découvrent un peu partout, avec çà et là un clocher pointu en ardoise qui règne sur un tout petit nombre de maisons. Ce n'est pas du tout une campagne, c'est un bocage.

 

C'est pourquoi le Perche a gardé un souvenir très vivace de son originalité. La Constituante en a mis le morceaux dans quatre départements : Orne et Eure-et Loir principalement, mais aussi Sarthe et Loir-et-Cher.

 

Cependant, surtout depuis le XIXe siècle, les habitants du Perche ne veulent pas se dire normands (Alain, le philosophe né à Mortagne, disait : "pas plus que Manceaux, Beaucerons et Dunois").